Ce site internet est exclusivement destiné aux professionnels de santé, aux laboratoires ainsi qu'aux fabricants de dispositifs médicaux.
En accédant a ce site, vous confirmez appartenir à l'une de ses catégories et comprendre que les informations fournies sont spécifiquement conçues pour un public professionnel.
"LE RAJEUNISSEMENT PÉRI-ORBITAIRE FIGURE PARMI LES INTERVENTIONS LES PLUS PRISÉES EN CHIRURGIE ESTHÉTIQUE"
Le Professeur Simone La Padula est un spécialiste renommé en Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique, exerçant au CHU de l’université Federico II de Naples où il est professeur associé. Il est également directeur du Master de Microchirurgie, du Diplôme Universitaire de Chirurgie du Sein et enseigne au Master de Médecine Esthétique.
Après huit années passées au CHU Henri Mondor à Paris, il a perfectionné des techniques avancées en chirurgie esthétique du visage, du sein et de la silhouette, ainsi qu’en reconstruction mammaire avec des méthodes de microchirurgie innovantes, telles que le lambeau DIEP.
Chercheur et enseignant engagé, le Professeur La Padula participe régulièrement à des conférences internationales, publie dans des revues scientifiques et forme des jeunes chirurgiens plasticiens.
Avec une approche centrée sur le patient, il privilégie des résultats naturels et harmonieux, en adaptant chaque soin aux besoins individuels. Très actif sur Instagram, il partage également son expertise et reste proche de son public.
Le rajeunissement péri-orbitaire figure parmi les interventions les plus prisées en chirurgie esthétique. Les patients concentrent souvent leur attention sur les paupières, sans considérer que le processus de vieillissement de la région péri-orbitaire résulte d’une combinaison de plusieurs facteurs interconnectés.
Ces facteurs affectent non seulement les paupières, mais également les sourcils, la région canthale latérale, la jonction paupière-joue et la zone malaire. Le rôle du muscle orbiculaire de l’œil (MOO), dont l’affaiblissement progressif et la ptôse sont des éléments déterminants, est central dans ces changements. De nombreux auteurs ont souligné l’importance de traiter le MOO dans le cadre du rajeunissement péri-orbitaire. Certains ont proposé diverses techniques de suspension de l’orbiculaire, tandis que d’autres ont décrit des résections partielles du muscle.
Dans cet article, je vous présente une technique de lifting du sourcil par une approche temporale sous-cutanée combinée à un lambeau du MOO. Cette technique, décrite par Michele Pascali, un chirurgien italien renommé dans le domaine du rajeunissement facial, intègre une dissection sous-orbiculaire permettant de libérer la région canthale latérale, le complexe ligamentaire orbiculaire (Orbicularis Retaining Ligament - ORL), le ligament de la vallée des larmes (Tear Trough Ligament - TTL) et le ligament zygomatique. Cette méthode offre des résultats nettement supérieurs à ceux d’un lifting temporal standard. J’ai intégré cette technique dans ma pratique il y a quelques mois et les résultats obtenus sont impressionnants.
Plus précisément, il s’agit d’une approche modifiée et étendue du lifting temporal, baptisée Temporal MORE (Modified Orbicularis REpositioning) par son auteur Michele Pascali.
Il est essentiel de réaliser les marquages préopératoires avec le patient debout avant l’intervention.
Le repositionnement supero-latéral du lambeau du MOO permet une canthopexie dynamique « indirecte », capable de relever le canthus de 2 à 3 mm. De la même manière, la dissection se poursuit inféro-médialement le long du rebord orbitaire inférieur, libérant le ligament orbiculaire (ORL). En cas de creusement marqué du sillon naso-jugal, la dissection peut être étendue au ligament de la vallée des larmes (TTL).
La dissection se poursuit ensuite à travers l’espace pré-zygomatique jusqu’à la visualisation du muscle zygomatique majeur, après section du ligament de rétention zygomatique (si un lifting deep plane est réalisé simultanément, cette manœuvre est incluse dans les premières étapes de ce lifting).
La technique Temporal MORE implique nécessairement l’inclusion de la portion supérieure du SMAS zygomatique (jusqu’à 1,5-2 cm) dans le lambeau, qui devient ainsi un lambeau combiné MOO/SMAS. Ce lambeau est suspendu supero-latéralement à l’aide de plusieurs points de suture (Vicryl 4/0 ou PDS 4/0) fixant le lambeau aux tissus profonds.
Une légère surcorrection est nécessaire pour compenser le relâchement attendu des tissus dans les 2 à 3 semaines suivant l’intervention. La dernière étape consiste à gérer l’excès cutané. La couche sous-cutanée est rapprochée avec des points séparés en Monocryl 5/0. La fermeture cutanée est réalisée avec une suture continue en Prolène 6/0. En cas de traction importante des tissus, un excès cutané peut apparaître dans la partie inférieure de l’incision. Dans ce cas, l’incision peut être prolongée jusqu’à la région tragale (comme pour une incision de lifting cervico-facial) pour éliminer toute formation de « dog ear ».
À la fin de l’intervention, j’utilise le « NET hémostatique » en Prolène 4/0 ou 5/0 pour prévenir la formation d’hématomes, suivant la même technique que celle utilisée pour le lifting deep plane cervico-facial. Ces filets sont retirés 48 heures après l’intervention.
En cas de blépharoplastie supérieure associée, il est primordial de ne pas prolonger excessivement le modèle d’excision cutanée vers l’extérieur. En effet, le repositionnement supero-latéral des tissus engendre un déplacement significatif de l’extrémité latérale de l’incision. De plus, la plupart de l’excès de peau latéral à la paupière supérieure est déjà corrigé par le lifting de la queue du sourcil. Ainsi, le marquage préopératoire doit être effectué avec le patient en position debout, tout en maintenant manuellement le sourcil en suspension pour simuler le résultat final.
Pour la paupière inférieure, l’excès cutané ne peut être évalué avec précision qu’après le repositionnement du lambeau MOO/SMAS. En effet, l’élévation de la jonction paupière-joue et la réduction de la hauteur de la paupière inférieure peuvent entraîner une accumulation cutanée dans cette région. Dans de tels cas, une excision cutanée peut être nécessaire. La gestion de cet excès suit les étapes suivantes :
Cette procédure est réalisée en toute sécurité grâce à la mise en tension du MOO après la libération des complexes ORL/TTL, qui offre une stabilité et un support suffisants à la paupière inférieure.
En cas de redondance ou de protrusion de la portion prétarsale du muscle orbiculaire, observée chez certains patients, un remodelage conservateur du muscle peut être effectué pour affiner le résultat esthétique.
Lorsque des poches graisseuses sont présentes au niveau de la paupière inférieure, un remodelage est parfois nécessaire. Dans ces cas, une approche transconjonctivale est privilégiée et réalisée avant le début de la technique Temporal MORE, assurant une correction efficace et harmonieuse.
L’aspect le plus gratifiant de la technique Temporal MORE est le rajeunissement spectaculaire de la région péri-orbitaire et du tiers supérieur du visage, tout en préservant l’identité naturelle du patient. Cet avantage est particulièrement apprécié, tant par les chirurgiens que par les patients eux-mêmes.
Comme l’a indiqué le Dr Pascali, en cas de cicatrice temporale hypertrophique post-opératoire, celle-ci peut être efficacement traitée avec des injections de corticostéroïdes et un laser fractionné au CO₂.
Avant
Côté droit terminé & côté gauche non traîté
Après
L’un des principaux atouts de la technique Temporal MORE réside dans la possibilité de repositionner le canthus latéral sans nécessiter une intervention directe sur la région palpébrale.
En prolongeant la dissection sous-orbiculaire et en libérant la composante superficielle du système canthal latéral (ligament canthal), la suspension supero-latérale du lambeau orbiculaire permet d’obtenir un effet de canthopexie dynamique. Cette mise en tension indirecte élimine souvent la nécessité de suspendre directement le canthus latéral au rebord orbitaire.
Cependant, la stabilité du canthus latéral et de la paupière inférieure doit toujours être soigneusement évaluée à l’aide de tests standard avant de procéder à cette technique, notamment si elle est associée à une blépharoplastie inférieure. En cas de laxité importante de ces structures, il est recommandé de réaliser une canthopexie directe. Si une élévation plus significative du canthus latéral (supérieure à 2-3 mm) est requise, il est nécessaire de libérer également la composante profonde du système canthal latéral (tendon canthal) et de procéder à une canthoplastie directe.
La dissection étendue au complexe ligamentaire ORL/TTL permet une mobilisation en bloc supero-latérale de la jonction paupière-joue ainsi que des tissus de la paupière intérieure. Cela entraîne une mise en tension significative et un raccourcissement vertical de la paupière inférieure.
En prolongeant la dissection vers l’espace prézygomatique pour libérer le ligament zygomatique, une mobilisation supero-latérale des tissus mous malaires est obtenue. Cette approche restaure la proéminence malaire de manière tridimensionnelle et étend les bénéfices de la technique à la région médio-faciale.
Si un excès cutané persiste au niveau de la paupière inférieure, il peut être corrigé par une incision sous-ciliaire, sans nécessiter d’intervention sur la portion palpébrale du MOO. En effet, la plupart des défauts sont déjà traités par l’approche latérale. Lorsque le septum orbitaire reste attaché au muscle orbiculaire, la traction supero-latérale du muscle tend également le septum, réduisant ainsi la protrusion des poches graisseuses post-septales, conformément au principe de « tension septale passive » décrit par Hester. Les poches graisseuses modérées peuvent donc être traitées de manière indirecte.
En revanche, en cas de poches graisseuses plus prononcées, une blépharoplastie transconjonctivale est préférée et réalisée avant de commencer la technique Temporal MORE.
Aucun dommage permanent aux branches frontotemporales ou zygomatiques du nerf facial n’a été observé dans cette série. Néanmoins, il est essentiel de connaître leur trajectoire :
La technique offre une récupération rapide : un pansement compressif léger est maintenu pendant 24 heures, suivi uniquement de bandes adhésives sur les paupières pendant une semaine si nécessaire. Les ecchymoses sont minimes ou absentes, permettant aux patients de reprendre rapidement une vie sociale.
La technique Temporal MORE ne se limite pas aux défauts des sourcils et de la région temporale, comme dans un lifting temporal standard. Elle traite également les régions canthale latérale, palpébrale, la jonction paupière-joue et la région malaire, considérées comme une unité fonctionnelle dans le rajeunissement péri-orbitaire.
Entre des mains expertes, la technique s’est révélée simple, avec des résultats constants et reproductibles, une récupération postopératoire rapide et un faible taux de complications. La satisfaction des patients est remarquable, et les résultats sont en accord avec les évaluations des chirurgiens interrogés.
Pascali M, Savani L, Gratteri M, Rega U, Marchese G, Persichetti P. ‘‘Temporal MORE (Modified Orbicularis Repositioning): going beyond the limits of temporal lifting’’. Plast Reconstr Surg. 2024 Sep 17. doi: 10.1097/ PRS.0000000000011752. Epub ahead of print. PMID: 39288448