Ce site internet est exclusivement destiné aux professionnels de santé, aux laboratoires ainsi qu'aux fabricants de dispositifs médicaux.
En accédant a ce site, vous confirmez appartenir à l'une de ses catégories et comprendre que les informations fournies sont spécifiquement conçues pour un public professionnel.
"Une bonne maîtrise de l'anatomie est cruciale pour garantir la sécurité des injections, en permettant de prévenir les complications et d'assurer une injection efficace et sans danger."
En Médecine Esthétique, l’Anatomie joue un rôle essentiel dans la sécurité des injections. Une connaissance précise des structures anatomiques du visage permet de minimiser les risques et d’optimiser les résultats. L’anatomie du visage se divise en deux grandes approches : l’Anatomie Descriptive (structures statiques) et l’Anatomie Dynamique (mouvements des muscles et expressions du visage). Une injection réussie doit prendre en compte ces deux aspects afin d’assurer un résultat naturel et éviter les complications. Comment la connaissance de l’anatomie descriptive et fonctionnelle permet-elle d’optimiser la sécurité et l’efficacité des injections en médecine esthétique ?
L’anatomie descriptive permet d’identifier les structures à protéger.
L’anatomie de la peau influence le choix du produit, la technique d’injection et le résultat final. Il faut considérer :
Le choix du produit de comblement dépend du plan d’injection :
La peau des paupières est particulièrement délicate (épiderme 0,05-0,1 mm vs 1 mm ailleurs). Elle contient peu d’enzymes et de glandes, nécessitant un acide hyaluronique spécifique pour limiter les irrégularités et assurer un résultat naturel.
Le système musculo-aponévrotique superficiel (SMAS) soutient les tissus, influence l’expression faciale et le vieillissement. Son anatomie guide la profondeur et la technique d’injection
Les muscles peauciers interagissent avec le SMAS et augmentent leur tonus avec l’âge. La toxine botulique permet de les relaxer et de rétablir l’équilibre entre muscles abaisseurs et élévateurs, traitant ainsi la cause (hypertonie) avant la conséquence (ptôse et fonte tissulaire).
Le trajet ainsi que la profondeur de l’artère faciale et ses branches est crucial à connaitre. L’artère faciale présente d’importantes variations anatomiques, tant au niveau de son trajet que de sa profondeur. Ces variations influencent directement le risque vasculaire des injections, notamment dans les zones critiques comme le sillon nasogénien, les lèvres et le nez.
L’artère faciale nait de la carotide externe, en regard de l’angle mandibulaire, juste au-dessus de l’artère linguale. Elle descend d’abord sous la mâchoire, puis effectue une courbure ascendante pour croiser le bord inférieur de la mandibule. Ce croisement se fait généralement en moyenne 2 cm en avant du muscle masséter (la veine faciale est latérale par rapport à elle, à 1 cm en moyenne du muscle masséter). Elle suit un trajet oblique en haut et en avant, traverse la glande sous-maxillaire avant de croiser le rebord osseux mandibulaire. Il est donc dangereux d’injecter dans un plan profond pré-périosté, sur la ligne mandibulaire, en avant du muscle masséter. Puis, l’artère faciale se dirige vers la commissure labiale sous les muscles platysma puis sous le muscle Depressor Anguli Oris. L’artère faciale donne les artères labiales ou coronales supérieures et inférieures. La projection de ces artères au niveau des lèvres est sous-musculaire (derrière le muscle orbiculaire des lèvres), à la jonction lèvre sèche-lèvre humide de la lèvre rouge. Les injections doivent donc être sous-muqueuses strictes. La bifurcation est classiquement sous-musculaire, sous le modiolus, laissant une zone de sécurité de 1 cm autour de la commissure. Mais des variations ont été vues en dissection : l’artère faciale peut donner une branche superficielle, au-dessus du DAO, dans ce périmètre dit de « sécurité ». L’artère labiale supérieure donne des branches artérielles philtrales et columellaires. L’artère faciale remonte, ensuite, le long du sillon naso-génien. Jusqu’à l’angle narinaire, l’artère faciale est sous les muscles donc profonde. A partir de l’angle narinaire, elle va se superficialiser, cheminer le long de la pyramide nasale. Elle va donner des branches alaires supérieure et inférieure. Ces artères sont au niveau du SMAS narinaire, donc superficielle et dangereuses. L’artère faciale deviendra l’artère angulaire qui s’anastomosera avec l’artère supra-trochléaire, branche de l’artère ophtalmique.
Bien que son trajet classique (88% des cas) soit décrit comme ascendant et sinueux, plusieurs études ont démontré des variations fréquentes.
L’anatomie fonctionnelle guide l’injection pour préserver l’équilibre du visage. Elle comprend l’anatomie dynamique du visage, essentielle pour obtenir, des injections, un résultat naturel et respecter les expressions du visage. Elle prend en compte les mouvements des muscles peauciers du visage, leurs interactions avec la peau et les tissus sous-jacents. Il est donc important de connaitre chaque muscle peaucier du visage, leur trajet, leur fonction. L’action des muscles agonistes et antagonistes (frontalis vs procerus, grand zygomatique vs depressor anguli oris…).
La cartographie des zones à risque est essentielle (échographie). L’utilisation de canules afin de minimiser la pénétration artérielle est indispensable. Évidemment, un passage au laboratoire d’anatomie est primordial avant tout pratique de médecine esthétique.
En conclusion, une bonne maîtrise de l'anatomie est cruciale pour garantir la sécurité des injections, en permettant de prévenir les complications et d'assurer une injection efficace et sans danger.