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Docteur Jean-Jacques DEUTSCH
Médecine esthétiqueChirurgie Esthétique

INTERVIEW AVEC LE DR JEAN-JACQUES DEUTSCH

Présentation du Docteur DEUTSCH

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"UN TOURNANT POUR LA VISIBILITÉ DES CHIRURGIENS, MÉDECINS ET DERMATOLOGUES ESTHÉTIQUES"

Le Dr Jean-Jacques Deutsch

Le Dr Jean-Jacques Deutsch est une figure incontournable de la médecine esthétique en France comme à l’international. Lauréat de la Faculté de Médecine de Paris, il cumule plus de 40 ans d’expertise en tant que pionnier de l’approche globale, préventive et scientifique du vieillissement. Titulaire de nombreux diplômes universitaires en médecine esthétique, gynécologie esthétique, psychothérapie comportementale et médecine anti-âge, il incarne une médecine humaine, rigoureuse et innovante.

Secrétaire général de la Société Française de Médecine Esthétique (SFME), ancien secrétaire général du Syndicat National de Médecine Esthétique (SNME), président du GRAME (Groupe de Recherche et d’Application en Médecine Esthétique) depuis 1985 et cofondateur du Collège National de Médecine Esthétique, il a joué un rôle majeur dans la structuration et l’évolution de la discipline. Il est également membre des comités scientifiques de plusieurs institutions nationales et internationales, et président de l’ILAMED en 2024.

Auteur de nombreux ouvrages, formateur reconnu et orateur international, le Dr Deutsch a contribué à diffuser les grandes avancées de la médecine esthétique moderne. Médecin Expert consulté par les tribunaux et auditionné par la Haute Autorité de Santé, il est un acteur engagé pour une pratique éthique, efficace et centrée sur la sécurité des patients.

1 - Quelles sont les origines de votre engagement envers la médecine esthétique ? Y a-t-il eu un événement marquant ou une expérience déterminante qui a suscité cette vocation ?

Pour moi, l’événement marquant vers la médecine esthétique, est la découverte que les patients qui maigrissaient suite à un régime, voyaient leur corps et surtout leur visage vieillir, avec un relâchement des tissus. Il fallait à tout prix trouver des solutions. Dès 1978, à l’inverse des tendances de l’époque, je suis passé à une médecine lente, globale et préventive, soucieuse également de la psychologie de mes patients.

2 - Vous êtes secrétaire général de la Société Française de Médecine Esthétique, président du Groupe de Recherche et d’Application en Médecine Esthétique (GRAME) et cofondateur du Collège National de Médecine Esthétique. Quels défis ou aspirations vous incitent à repousser les limites de l’innovation dans votre domaine ?

Dès le départ, j’étais frustré par le manque de moyens pour lutter contre les effets néfastes du vieillissement. À partir de là, ma curiosité s’est développée, et a été sans limite : j’ai parcouru le monde à la recherche de nouvelles techniques. C’est ainsi qu’en 1992, j’étais présent à San Francisco au congrès de l’Académie Américaine de Dermatologie (AAD), seule instance qui à l’époque s’intéressait à l’esthétique. J’y ai découvert les révolutions esthétiques dues à l’utilisation de la toxine botulique (comme relaxant musculaire sur les muscles trop hypertoniques), de l’acide hyaluronique réticulé (Hyalurane à cette époque, sur les rides et les volumes de la face) et de l’acide glycolique (en tant que peeling superficiel).

Actuellement, on ne peut pas être complètement satisfait quand des machines très coûteuses n’obtiennent que 30 à 50 % de bons résultats. Il faut absolument du progrès et de l’innovation pour être de plus en plus efficace. De plus, il ne faut pas se contenter de se concentrer sur l’amélioration esthétique, il faut réussir à y coupler non seulement une prévention bien conçue, mais aussi à ce que nous apporte la science sur la réparation des dégâts dus au vieillissement (perte d’élastine, de collagène et de tissu adipeux de soutien, perte de la densité musculaire et osseuse).

3 - Vous êtes également conseiller scientifique du congrès SFME avec le Dr Cartier, le Dr Butnaru et le Dr Perrillat. Quels sont les avantages de cette collaboration entre médecins esthétiques et dermatologues ?

Concernant la collaboration entre médecins esthétiques et dermatologues dans la préparation de nos congrès, il faut y voir une grande continuité depuis l’origine de la SFME, dirigée par JeanJacques Legrand et aussi du GRAME dont j’étais Président.

Les dermatologues qui s’intéressaient à l’esthétique, et ils n’étaient pas très nombreux au départ, ont toujours été présents, à la fois pour participer en tant qu’orateurs, mais aussi comme enseignants et conseillers scientifiques. Leur connaissance de la peau et de ses pathologies nous a grandement aidés et nous a évité bien des erreurs. Car les médecins esthétiques, quant à eux, ont été de véritables aventuriers, s’élançant vers des terres inconnues, ou simplement délaissées par les universitaires. Ils ont gardé cet esprit et leur dynamisme permet une synthèse formidable avec la rigueur scientifique des dermatologues.

4 - Pouvez-vous nous partager les grands axes de cette 45e édition du Congrès SFME et les nouveautés à ne surtout pas manquer ?

Nous avons détecté lors du précédent congrès, le souci majeur des congressistes concernant la sécurité de nos patients. C’est la raison pour laquelle 2 sessions entières seront consacrées à la gestion des complications dans le domaine esthétique. Je m’y suis d’ailleurs consacré personnellement, en demandant à de grands spécialistes de faire acte d’humilité en exposant la complication inattendue qu’ils ont dû un jour affronter. Je les en remercie vivement. Cela permettra de démontrer que personne n’est à l’abri, mais qu’il faut savoir faire face efficacement et rapidement à cette éventualité. L’autre grand axe sera dirigé vers la bonne façon d’utiliser toutes ces machines extraordinaires mais aussi de la durée et de la pérennité des résultats obtenus.

L’autre grand axe sera dirigé vers la bonne façon d’utiliser toutes ces machines extraordinaires mais aussi très couteuses, qui peuvent obtenir des résultats fabuleux si on sait bien les utiliser et pour les bonnes indications. En effet, se pose de plus en plus la question du rapport efficacité/coût de revient (aussi bien pour le médecin que pour le patient), mais aussi de la durée de l’effet obtenu.

Enfin le troisième grand axe s’adressera davantage aux débutants : car devant la multiplicité des techniques et des appareils proposés, que choisir préférentiellement, comment s’équiper, comment fidéliser les patients grâce à leur satisfaction ?

Les nouveautés seront nombreuses, mais l’accent sera mis cette année sur le retour d’expérience des praticiens qui réussissent à associer et mixer à bon escient des techniques complémentaires. La médecine esthétique doit faire continuellement la synthèse entre l’art et la technique et cela ne va pas forcément de soi.

Elle est confrontée très souvent à des problèmes complexes et les solutions passent rarement par l’utilisation d’un seul procédé. Le cheminement de l’analyse et du raisonnement conduisant aux choix thérapeutiques doit être parfaitement maîtrisé.

5 - En tant que Conseiller Scientifique du Congrès SFME, quel sens donnez-vous à ce rôle et quelles en sont les responsabilités majeures ?

Mon rôle de Conseiller Scientifique est d’abord fondé sur la curiosité et l’écoute : je dois me maintenir au courant de toutes les nouveautés et publications scientifiques, mais aussi des améliorations apportées par certains praticiens, afin de pouvoir les inviter en tant qu’orateurs. Je participe à beaucoup d’autres congrès, afin de dépister ces nouveautés et ces bons orateurs. Je suis également à l’écoute des besoins des congressistes, des critiques qu’ils peuvent faire sur les congrès passés ou sur les congrès concurrents.

Mon rôle est ensuite d’aider à l’élaboration de sessions intéressantes, innovantes et équilibrées, validées par mes collègues conseillers. Enfin je dois convaincre le plus rapidement possible les orateurs sur les sessions dont je suis responsable.

Une fois le timing des sessions bouclé, je dois aider les modérateurs à bien construire la session dont ils sont responsables, afin d’éviter les redondances, que les temps de parole soient respectés, que le contenu des interventions réponde aux attentes et qu’il y ait assez de temps pour traiter les questions les plus pertinentes. Il s’agit donc d’un travail très complet, qui concerne les aspects scientifiques et humains, et qui s’étale sur de longs mois.

6 - Le concept de préjuvénation est de plus en plus abordé. Au regard de votre expérience, en quoi cette approche transforme-t-elle la pratique esthétique ?

Le concept de préjuvénation vient compléter le concept de réjuvénation qui a prévalu jusqu’à présent. Nous savons que ce terme a été créé en 2013 par Ken Arndt, un dermatologue américain, comme le concept de « prévenir la perte de la jeunesse ». Il faut donc s’attacher à obtenir de ses patients des habitudes de vie optimisées et des soins softs bien conçus. C’est évidemment l’idéal, mais il est encore trop tôt à mon avis, pour qu’il « transforme » dès aujourd’hui la pratique esthétique. Il est vrai que les jeunes gens se préoccupent de plus en plus tôt de leur aspect, mais ils ont souvent d’autres priorités : l’acné par exemple, le tabac ou les drogues multiples et variées, la pollution, le stress physique et mental, le sport au grand air, à la mer ou au soleil, les grosses couches de maquillage, les casques qui écrasent le cuir chevelu, les coiffures et teintures qui abîment définitivement les cheveux ! Ne sont concernés actuellement par le concept de préjuvénation qu’un très petit pourcentage de jeunes gens, mais le fait même d’exister et de se répandre peut faciliter une prise de conscience. Espérons que le concept fera de nombreux adeptes, auquel cas la pratique esthétique évoluera aussi.

7 - La gestion des complications est un sujet central du Congrès SFME cette année. Quels sont les trois conseils que vous donneriez aux jeunes médecins esthétiques dans la prise en charge des effets indésirables ?

Gérer les effets indésirables pour un jeune médecin esthétique peut se résumer en 3 conseils principaux :

  • La connaissance : bien connaître ces effets indésirables, pour mieux les anticiper et les repérer, ainsi que maîtriser parfaitement son anatomie.
  • Ne jamais être pris au dépourvu : connaître les moyens de faire face et se préparer à leur éventualité (matériel complet disponible et prêt à être utilisé facilement), avec calme et précision.
  • Dès qu’on est dépassé ou qu’on est dans l’incertitude ou l’indécision, ne pas perdre de temps, passer la main le plus rapidement possible à un confrère plus expérimenté (qu’on aura choisi préalablement).

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