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Dr Tantely Razafimahefa
Chirurgie Esthétique

La rhinoplastie hybride : la rhinoplastie 3.0 ?

Par Dr Tantely Razafimahefa

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"Une technique hybride de rhinoplastie pour espérer avoir un résultat plus durable et naturel"

Introduction

Nous allons développer les évolutions de la rhinoplastie durant ces dernières années sur le plan technique mais aussi au niveau des attentes des patients.

Quelle est la demande des patients en 2025 ?

La demande des patients à considérablement évoluée au cours de ces dix dernières années.

L’influence des réseaux sociaux n’est pas étrangère à cette évolution. Elle concerne principalement les jeunes patients âgés de 18 à 25 ans.

Concernant le dorsum, une majorité de jeunes affectionne un profil légèrement creusé. Les réseaux sociaux ont introduit les notions de « barbie nose » ou de « baby nose », dont nos confrères turcs notamment, font la promotion.

Concernant la pointe, dans la même logique, la demande se dirige vers une pointe projetée.

En discutant avec les rhinoplasticiens et au vu des communications abordées dans les congrès internationaux, cette tendance semble s’étendre au monde entier: États-Unis, Angleterre, Brésil, Russie, Corée, etc.

La correction d’une pointe tombante est devenue une demande classique et en progression d’années en années.

Les patientes recherchent majoritairement un angle nasolabial proche de 110°.

Les patients recherchent également des lignes esthétiques de plus en plus marquées tout en restant naturelles. Les réseaux sociaux, le développement du make-up et du contouring nasal influencent le résultat attendu par cette population connectée.

La rhinoplastie de préservation : un outil indispensable ?

Cette technique est à ce jour une arme puissante dans la pratique de la rhinoplastie en 2025. L’idée n’est pas de l’ériger en technique révolutionnaire puisqu’elle était déjà pratiquée il y a plus de 200 ans avec Goodale (1).

En revanche, ces dernières années, une adaptation menée par plusieurs chirurgiens venus du monde entier, a permis d’en corriger les défauts initiaux.

La grande tendance à la pratique de cette technique vient des « défauts » que pouvaient engendrer une technique structurelle : gêne fonctionnelle (valve interne), irrégularités du dorsum, petites déviations et petites asymétries du dorsum.

Le concept de la rhinoplastie de préservation est de bien de préserver au maximum l’anatomie du nez initial afin d’avoir un résultat naturel plus durable, stable et de corriger le nombre de retouches en rhinoplastie.

Dans ma pratique, la réflexion concerne surtout le dorsum (les os propres du nez et les cartilages latéraux supérieurs vus de face et de profil).

Un patient qui présente naturellement de jolies lignes esthétiques mérite de « conserver » son anatomie de base afin de sublimer le résultat d’une rhinoplastie.

Pour rappel, sur le plan technique, l’idée n’est pas de casser la bosse mais de l’enfouir. Avec la technique structurelle, on réalise une section de la bosse ostéocartilagineuse pour ensuite reconstruire l’open roof avec des spreadergrafts ou spreaderflaps.

Dans la rhinoplastie de préservation, on fracture complètement le bloc osseux pour pouvoir enfouir le nez et cacher la bosse. Les techniques diffèrent selon les habitudes ou les particularités du nez. Le but n’est pas d’en développer toutes les caractéristiques.

Push down, let down avec high strip, low strip…tout est possible si l’indication est bonne.

La technique de préservation souffre pourtant de critiques, comme le risque de récidives de bosse et le caractère non universel dans l’indication opératoire.

La rhinoplastie de préservation était initialement réservée à des cas assez précis : de jolies lignes esthétiques, une petite bosse non complexe, ou un nez dévié « harmonieux » qui reste, selon moi, la meilleure indication d’une rhinoplastie de préservation.

C’est le cas de ces jeunes femmes chez qui une technique de préservation pure sur le dorsum a été réalisée.

Cas 1 : jeune fille avec un nez dévié de façon harmonieuse et uns très grosse déviation de la cloison. Rhinopalstie de préservation de type Cottle modifié.

Cas 2 : bosse classique : technique de préservation apr let down et low strip

Le concept de rhinoplastie hybride : le meilleur des deux mondes

Le concept de rhinoplastie de préservation a évolué dans ma pratique vers une déclinaison hybride de technique de préservation et de technique structurelle.

Les nez réputés difficiles à réaliser en technique de préservation peuvent bénéficier des avantages de chaque technique. Ces deux techniques ne s’opposent pas mais elles peuvent se compléter (2).

Nous allons illustrer ce propose avec un cas concret. Cette patiente présente une bosse assez volumineuse, des lignes esthétiques non présentes. Nous avons fait le choix de faire une technique hybride pour espérer avoir un résultat plus durable et naturel.

Dans un premier temps, la bosse osseuse a été atténuée par le piézotome en réalisant une rhinosculpture. Cet open roof osseux a permis de transformer une bosse ostéocartilagineuse en une bosse cartilagineuse car la partie supérieure des triangulaires se prolongent sous le toit des OPN.

En réalisant cela, il est plus facile de pouvoir « descendre » le profil.

Dans un second temps, une ostéotomie latérale (let down), transverse a permis une mobilisation complète du nez.

Nous avons ajouté à cela une fracture paramédiane afin de faire apparaitre de jolies lignes esthétiques. En effet, une fracture paramédiane en bois vert permet de faire apparaître les ombres latérales des os propres du nez. La difficulté vient du fait que nous réalisons une fracture très instable d’où la nécessité d’une bonne maitrise et d’effectuer cette fracture paramédiane en bois vert.

Le septum est ensuite complètement libéré à sa partie inférieure et antérieure afin de pouvoir réaliser un low strip et de corriger une déviation assez importante.

C’est une étape délicate car le nez est instable. Avec de l’expérience, le nez est bloqué (grâce à un mélange de push et de let down) sur le plan osseux et par fixation de la cloison sur l’épine nasale antérieure.

Il n’a donc pas été utile chez cette patiente de prendre un surplus de greffons septal pour réaliser des spreadergrafts. Le dorsum est très doux au toucher grâce au piezotome par la part osseuse et au maintien des cartilages triangulaires initiaux.

La pointe du nez : rhinoplastie structurelle et greffons d’extension

A ce jour, le travail de la pointe se base sur une bonne projection et une bonne rotation de la pointe. Il y a plus de 10 ans, le concept de polygones et la séquence chirurgicale de la pointe du nez par Baris Cakir (3) a marqué une véritable évolution dans la prise en charge de la pointe.

Néanmoins, la rhinoplastie structurelle de la pointe reste très présente puisque nous utilisons encore majoritairement des greffons structurants. Il peut s’agir de greffons d’extension septale afin de maintenir une projection et d’éviter une pointe tombante dans le temps. Nous pouvons également utiliser des greffons modelants la pointe du nez comme le cap graft, alar rim etc.

La rhinoplastie de la pointe du nez bénéficie ainsi d’un condensé des deux techniques de la rhinoplastie.

La rhinoplastie hybride moderne en conclusion

La rhinoplastie hybride mélange la rhinoplastie ultrasonique, structurelle et de préservation. Cette technique est moderne car elle offre la possibilité de l’appliquer dans une majorité des cas. Elle augmente pour moi les chances d’un résultat naturel et stable dans le temps. Cette technique nécessite une courbe d’apprentissage bien sûr mais offre une alternative de plus dans notre caisse à outils de rhinoplasticiens.

Bibliographie

  1. A new method for the operative correction of exagerated Roman nose. Goodale, J., Boston Med Surg J, 1899
  2. Structural Preservation Rhinoplasty: A Hybrid Approach. Dean M Toriumi 1 , Milos Kovacevic 1 , Aaron M Kosins . Plast Reconstr Surg 2022 May
  3. Rhinoplasty: surface aesthetics and surgical techniques. Bariş Çakir 1, Teoman Doğan, Ali Riza Öreroğlu, Rollin K Daniel. 2013 Mar Aesthet Surg J

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