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Docteur Jean-Jacques DEUTSCH
Médecine esthétiqueChirurgie esthétique

L’HISTOIRE DE LA MEDECINE ESTHÉTIQUE

par Docteur Jean-Jacques DEUTSCH

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"L’HISTOIRE DE LA MEDECINE ESTHÉTIQUE"

L'histoire de la médecine esthétique par le Docteur Jean-Jacques DEUTSCH

Aujourd’hui, la Médecine esthétique est bien installée, en France comme à l’étranger. Son existence et son efficacité ne sont plus contestées et un Diplôme officiel s’est mis en place en 2025. Mais ce qui semble évident aujourd’hui ne l’a pas été pendant des dizaines d’années. Il a fallu batailler ferme pour qu’aujourd’hui, plus de 50 ans après son départ, des milliers de médecins en France et dans le monde pratiquent des traitements médicaux incontestés à visée esthétique, permettant ainsi à leurs patients et à leurs patientes d’accéder à un état de bienêtre physique et mental, en gommant les aspects inesthétiques liés au vieillissement ou à des séquelles de maladies ou d’accident, mais aussi liés à la morphologie et l’hérédité.

Parallèlement, La Médecine esthétique a intégré dès son origine et résolument, un travail sur le « bien vieillir », grâce à la prévention des conséquences néfastes du vieillissement. La médecine esthétique a donc une démarche holistique, toujours basée sur la science et des techniques validées.

Dans un livre témoignage à paraitre, « Une Histoire de la Médecine esthétique », j’ai voulu raconter mon vécu de l’épopée de la Médecine esthétique, afin que les anciens y retrouvent leurs souvenirs et que les nouvelles générations comprennent les ef forts qu’il a fallu fournir, pour parcourir le chemin qui les mène aujourd’hui au succès. J’ai en effet été l’un des premiers médecins esthétiques à exercer exclusivement la médecine esthétique en France.

J’en ai connu tous ses développements, j’ai participé à toutes ses évolutions, j’ai connu tous ses acteurs en France et dans les nombreux pays où j’ai été invité à participer à leurs Congrès. J’ai pris des notes, j’ai conservé des documents, je me rappelle de nombreuses anecdotes. J’ai fait le choix très tôt de la nécessité pour les médecins Français, de se rassembler autour de la Société Française de Médecine Esthétique du docteur Jean Jacques Legrand, afin qu’ensemble nous puissions lutter, animés d’une même vision. Mon parcours personnel se confond ainsi en grande partie avec l’histoire récente de la médecine esthétique.

Le tout nouveau magazine (H)éritage a été enthousiasmé par ma démarche et m’a proposé de profiter de ce travail de mémoire qui va dans le sens de son ADN, afin d’entamer avec lui une fructueuse collaboration. Chaque numéro d’(H)éritage comportera ainsi une rubrique dédiée à l’Histoire de la Médecine esthétique. Je ne manquerais pas d’y inviter de nombreux ami(e)s, consœurs et confrères, qui ont eux aussi des souvenirs à partager. Nous espérons que cette histoire vous passionnera.

Nous commencerons par un rappel historique sur « La recherche de la Beauté, de l’Antiquité aux temps modernes ». Puis je vous raconterais comment je suis devenu « Médecin esthétique ». À ce propos, il existe des concomitances frappantes : lorsqu’en 1973 le Docteur Jean Jacques Legrand, le véritable « Père » de la Médecine Esthétique, crée la Société Française de Médecine Esthétique (SFME), je m’installe la même année comme médecin généraliste. En créant cette Société savante, qui va s’illustrer par ses congrès annuels et son « Journal de médecine esthétique et de chirurgie dermatologique », il utilise pour la première fois, avec son ami le Dr Patrick Rabineau, les termes « médecine esthétique », sans imaginer que cette activité médicale particulière va se développer aussi largement.

Je suis certain que beaucoup d’entre vous seront intéressés de découvrir, ou pour les plus anciens de revivre, l’émergence de la Médecine Esthétique et Anti-Âging, en particulier à partir de 1973, l’année de la création de la SFME, et ceci jusqu’environ 1982, l’année de l’arrivée en France du collagène injectable d’origine bovine. Déjà, quelques médecins isolés utilisent à l’époque des techniques souvent embryonnaires, mais surtout, on trouve de rares dermatologues comme Patrick Rabineau, qui pratiquent déjà des actes de « chirurgie dermatologique », ou si l’on préfère, « la dermatologie instrumentale ». Mais tous exercent en toute discrétion, parfois pour conserver un certain monopole, mais surtout parce que le corps médical dans son ensemble, n’est pas prêt à intégrer cette activité, considérée comme subalterne et purement lucrative. De plus, beaucoup de chirurgiens voient d’un mauvais œil des non chirurgiens s’emparer d’actes de petite chirurgie. Leur exaspération augmentera plus tard lorsque des médecins généralistes se formeront à leur tour pour ce type d’actes.

Sans avoir connaissance de l’existence de la SFME, vite débordé par la demande des patients lors de ma réinstallation à Paris, comme une évidence je me suis fait appeler « médecin esthétique ». Mon activité était en effet devenue rapidement quasi exclusive en esthétique, et cela tout naturellement, par la pression de la demande de la patientèle.

Déjà à partir de la fin des années soixante-dix, J’ai vite pressenti l’énorme potentiel de ce que j’appelais moi aussi la « médecine esthétique », car elle avait manifestement une place à prendre aux cotés de la chirurgie esthétique.

Chaque spécialité a en effet sa face médicale et sa face chirurgicale. Grâce à des rencontres personnelles enrichissantes et en recherche perpétuelle, j’ai enrichi mes propres techniques.

Nous verrons ensuite qu’à partir de 1985, grâce à la création avec quelques confrères du Groupe de Recherche et d’Application Esthétique (le GRAME), dont je deviens quelques années plus tard le Président, se développent sous forme d’ateliers, les premières formations essentiellement pratiques des médecins et d’un certain nombre de dermatologues et de chirurgiens.

C’est grâce à cette double entreprise de formation, pratique par les ateliers du GRAME et théorique par la SFME au travers de ses congrès, de son journal et de ses publications spécialisées, que sont nés les premiers médecins esthétiques de qualité, répertoriés dans des annuaires mis à jour chaque année.

Rapidement d’autres associations sont créées, réalisant sur tout le territoire Français, un véritable maillage pour une formation continue décentralisée : ainsi l’AFME, large association toujours animée par son Président, le Dr Jean-Luc Morel, qui s’est également tournée vers l’information du public et l’interaction avec les médecins. D’autres associations sont nées plus tard, liées le plus souvent étroitement à des Diplômes Universitaires consacrés à l’esthétique médicale. Il faut noter que, à côté des médecins généralistes, toutes ces associations comportent toujours et dès leur origine, d’autres spécialistes, y compris dermatologues et chirurgiens esthétiques, soit au sein de leurs conseils scientifiques, soit comme formteurs, soit comme simples adhérents.

En ce qui concerne les techniques que la médecine esthétique va s’approprier, il existe plusieurs dates charnières : 1982, avec l’arrivée en France du Collagène bovin injectable pour traiter enfin efficacement les rides ; 1985 avec les cours remarquables du célèbre et inventif chirurgien Pierre Fournier, qui n’a pas hésité à nous transmettre tout son savoir concernant la lipoaspiration de petits volumes de graisse sous anesthésie locale, complétée par le lipofilling (devenue plus tard la lipostructure). Grâce à son tutorat, certains d’entre nous vont également utiliser les peelings chimiques profonds à base de phénol pour un rajeunissement spectaculaire du visage et aussi la dermabrasion mécanique.

À partir de 1990, à la suite de quelques pionniers dermatologues, se répandent auprès des médecins les techniques de micro greffes capillaires, mais aussi les lasers, d’abord vasculaires, puis ablatifs, puis pigmentaires qui vont avoir un développement exponentiel.

En 1992, je découvre aux USA, au congrès de l’Académie Américaine de Dermatologie (AAD), le peeling aux acides de fruit et tout particulièrement l’acide glycolique, mais surtout le hyaluronane injectable, qui va devenir rapidement l’acide hyaluronique réticulé, et enfin la toxine botulique pour traiter les rides dynamiques de la glabelle et du front. C’est véritablement « l’explosion » de techniques médico-chirurgicales mises à disposition des médecins et profitant aux patients, dont certaines restent parfois sans lendemain, comme les « fillers » non résorbables, dits permanents.

Bientôt, pour défendre les médecins pratiquant ces actes mais qui ne disposent pas encore de diplôme, les dirigeants des différentes associations décident de créer ensemble un Syndicat National de Médecine Esthétique (SNME).

J’en ai été le premier secrétaire général. Il est actuellement présidé par le Docteur François Turmel. Si le syndicat pourchasse actuellement les « Fake injectors », son but ultime a toujours été de faire reconnaitre officiellement la Médecine Esthétique. Mais il existe depuis le départ une condition indispensable : que la médecine esthétique trouve sa place entre la chirurgie et la dermatologie et qu’elle définisse ses limites.

Cela va être un très long combat, car chaque spécialité protège jalousement ses prérogatives et les instances gouvernementales qui se succèdent marchent sur des œufs, remettant toujours à plus tard une solution pérenne et satisfaisante pour tous. Se pose aussi progressivement un grave problème de santé publique, avec d’une part l’augmentation rapide du nombre de médecins délaissant la médecine générale, qui a malheureusement perdu de son attractivité pour maintes raisons (alors qu’un numérus clausus déraisonnable a entrainé une grave pénurie de médecins) et d’autre part une formation trop disparate et surtout non obligatoire pour qui veut pratiquer des actes esthétiques.

Avec beaucoup de mes confrères, j’ai considéré très tôt qu’il fallait rendre la médecine esthétique à la fois noble, visible et crédible. Noble, parce qu’elle répond au besoin naturel de tout être humain, d’être à la fois bien dans son esprit et bien dans son corps. Visible, en faisant connaitre la Médecine esthétique dans les médias, grâce à une offre de soins de qualité, délivrée par des médecins bien formés et suffisamment nombreux. Crédible, en construisant son esprit et son corpus selon une stricte discipline scientifique, afin in fine d’aboutir à un diplôme d’État.

Malheureusement le parcours a été plus compliqué que je ne le pensais, car d’une part il est très difficile de faire bouger les lignes dans le monde médical et universitaire français, d’autre part certaines déviances dues à des confrères peu scrupuleux, ont souvent brouillé l’image de cette jeune discipline. Il a fallu constamment lutter pour ce que je considère comme une noble cause, se rassembler contre vents et marées, passer outre les égos et les intérêts particuliers, s’opposer à certains lobbies, convaincre les autorités de tutelle. Mais là où il aurait fallu rester unis face à l’adversité, il a fallu faire face à des dissidences : création de plusieurs syndicats, multiplication de sociétés savantes concurrentes… J’ai constaté que pendant trop longtemps, les médecins esthétiques ont passé leur temps, souvent pour des problèmes d’egos, à se tirer des balles dans le pied !

Pendant cette très longue période de statu quo institutionnel, la tendance des pratiques s’inverse quelque peu. Déjà en 2002, les médecins expérimentés, dont je fais partie, qui pratiquaient de plus en plus de petits gestes chirurgicaux et des micro greffes capillaires, doivent renoncer aux lipoaspirations, même minimes pratiquées sous anesthésie locale, et par conséquent renoncer aussi aux lipofillings, car un paragraphe ajouté en dernière minute dans la loi « Kouchner », relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, ne permet plus aux non chirurgiens d’accéder et d’opérer dans les blocs opératoires des cliniques !

Quant à nombre de chirurgiens plasticiens, qui voyaient auparavant d’un mauvais œil des médecins offrir des traitements à visée esthétique, ils estiment peu à peu qu’ils sont les mieux habilités pour les maitriser et proposent de plus en plus souvent à leurs patients et à leurs patientes ces mêmes traitements médicaux qu’ils méprisaient jadis, mais qui, c’est vrai, n’étaient pas aussi divers et sophistiqués qu’aujourd’hui. Ces traitements constituent même pour certains d’entre eux jusqu’à 80% de leur activité ! Quant aux dermatologues, réticents eux-aussi dans leur majorité, à voir les médecins esthétiques traiter les aspects inesthétiques cutanés, nombre d’entre eux exercent aujourd’hui presque à plein temps la composante esthétique de leur spécialité.

D’autres spécialités ajoutent elles-aussi peu à peu une activité esthétique à leur activité de spécialité. C’est le cas de la gynécologie esthétique, de l’ophtalmologie esthétique, de l’angiologie esthétique, par exemple. Il y a donc naissance progressive d’un consensus, pour admettre que la médecine esthétique est devenue une nécessité, qui doit intéresser le médecin généraliste comme le spécialiste, tous questionnés de plus en plus par une population attachée à conserver le plus longtemps possible une image esthétiquement acceptable.

La médecine esthétique, sous l’impulsion de la France avec le docteur J-J. Legrand et de l’Italie avec le Professeur C.A. Bartoletti, s’est rapidement internationalisée, sous l’égide de l’Union internationale de Médecine esthétique, avec notamment des Congrès Nationaux et Internationaux. Les échanges se sont multipliés au travers des frontières et moi-même j’ai personnellement participé activement à ce mouvement. Cela a aussi impliqué une course d’influence, au sein de laquelle de nouveaux pays non européens sont aujourd’hui de plus en plus représentés.

Mais au milieu de ce foisonnement, restait le problème épineux de la reconnaissance officielle de la Médecine esthétique au travers d’un diplôme national reconnu par toutes les instances, ordinales, universitaires et gouvernementales. Nous pourrons parcourir ensemble les étapes parsemées d’embuches, qui ont finalement abouti au Diplôme Inter Universitaire mis en place en 2025.

Il sera intéressant de faire ensuite le point sur l’état de la médecine esthétique aujourd’hui. En premier lieu le développement des sciences liées à l’esthétique, à la prévention des conséquences du vieillissement et à présent de la science dite « régénérative », touchant la médecine mais aussi la chirurgie. En deuxième lieu, nous verrons l’avancée des techniques et procédés, les études et perspectives, les consensus, l’apport des laboratoires et des sociétés qui commercialisent pro duits et machines. En troisième lieu nous aborderons tous les problèmes touchant la sécurité des patients, y compris déontologiques. En effet l’offre de soins évolueavec parfois le sentiment d’une certaine anarchie : multiplication de véritables « chaines » de centres esthétiques médicaux, concurrence à bas coûts d’« experts » non médecins et autres « Fake injectors » sévissant sur les réseaux sociaux, arrivée sur le marché de nombreux « home devices » permettant des « soins » plus ou moins efficaces à domicile. Nous pourrons alors aborder le « Marché de l’esthétique et de la beauté », avec une demande mondiale qui évolue et qui se segmente, la place de la Médecine esthétique et des médecins et chirurgiens esthétiques dans nos sociétés, aussi bien occidentales qu’orientales et africaines.

Enfin, j’espère qu’il nous restera du temps pour aborder des questions plus générales qui ne peuvent qu’intéresser les professionnels, sur le Corps et son Esthétique : Santé et Beauté, l’esthétique face au vieillissement, qu’estce que la Beauté Humaine ? Beauté et Identité, Beauté et Bonheur, Beauté et Séduction, Beauté et avantage social, la Beauté présente-t-elle des aspects négatifs ? la Beauté sexualisée.

Héritage m’a donc proposé un merveilleux mais gros challenge. Comme je l’ai annoncé plus haut, je ne manquerai pas d’inviter dans cette rubrique régulière, des confrères Français et étrangers, qui nous donneront leur point de vue et aussi leur vécu de l’Histoire de la Médecine esthétique. Je ne pourrais évidemment pas retranscrire tout ce que j’ai écrit dans mon livre à paraitre, sur « une Histoire de la Médecine Esthétique », en particulier beaucoup d’anecdotes qui ne peuvent pas trouver leur place dans ce magazine. Mais en revanche, la contribution de mes confrères rendra cette rubrique passionnante, j’en suis certain. Je vous souhaite chers confrères et consœurs une bonne lecture.

Jean-Jacques Deutsch

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